Blog de voyage

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Ouro Preto, un joyau dans la montagne

Après 8 heures de bus en direction du nord-ouest, nous voici transportés dans un autre siècle, charmés par Ouro Preto, cité coloniale aux rues pavées et pentues, sur lesquelles notre taxi s’élance hardiment en cahotant tellement qu’on se demande s’il ne va pas se disloquer dans l’instant.

Notre arrivée à l’hôtel semble cependant compromise. Tous les chemins qui y mènent sont barrés. Le chauffeur part à pied pour se renseigner, en revenant, il nous informe qu’il faut aller ailleurs. Pardon ??? On se demande dans quel traquenard on est tombés. Pas question de se laisser embobiner !!! Nous avons déjà réservé et payé depuis deux mois, nous voulons aller à l’hôtel do Teatro. Tout ça dans un portugais d’enfer. Le chauffeur se résigne. En empruntant une ruelle étroite et sinueuse, nous voyons qu’il faut attendre, il y a un attroupement, plein de gens silencieux, très silencieux. Un enterrement ? Soudain on nous invite à avancer fissa avec nos bagages. Après quelques pas, surprise : nous sommes tombés en plein tournage. Waouh, arrivée remarquée, applaudie, les spectateurs et les musiciens en profitent pour respirer, tousser, remuer avant la nouvelle séance d’enregistrement.

De notre chambre, nous embrassons un paysage vallonné, verdoyant, ponctué d’églises blanches et jaunes et, accompagnant ce panorama, une musique typique de la région s’élève alors que la foule retient son souffle.

Visiter Ouro Preto signifie être en bonne forme physique et avoir de bonnes jambes. Les ruelles très escarpées aux pavés inégaux musclent les cuisses, il faut être attentif aux voitures et aux bus qui prennent leur élan pour monter les côtes, laissant échapper des nuages de gaz asphyxiants à tomber à la renverse, mais rien ne nous décourage : les merveilles d’Ouro Preto en valent bien la peine et on grimpe facilement les côtes tous les deux.

Un peu d’histoire.

Ouro Preto signifie « or noir » en portugais. La légende raconte qu’un serviteur voulant se désaltérer dans une rivière aperçut des grains de métal noir. C’étaient des pépites d’or dans leur gangue de graphite noir. Ces gisements s’avérèrent les plus importants du Nouveau Monde ; c’est ainsi qu’Ouro Preto se trouva au cœur de la ruée vers l’or.

En 1711, la première ville, Vila Rica de Ouro Preto fut fondée et devint la capitale prospère de la région du Minas Gerais (« Mines communes », c’est-à-dire des mines dépendant de la Couronne portugaise), aujourd’hui l’un des états fédérés du Brésil plus grand que la France. L’or permit à la ville de se payer des artistes qui firent de la ville un joyau architectural magnifiquement conservé.

Une vingtaine d’églises baroques ponctuent le paysage. Notre hôtel se situe juste en face de l’Igrega (= église) Nossa Senhora do Carmo, qui doit sa façade à l’Aleijadinho, « Le Petit Estropié », sculpteur emblématique du Brésil qui, ayant perdu l’usage de ses membres, continua inlassablement son travail, marteau et ciseau ficelés à la paume des mains.

Nous évoquerons aussi l’Igrega Nossa Senhora do Pilar pour sa richesse et ses œuvres d’art : 434 kilos d’or et d’argent. Seule l’église São Francisco à Salvador da Bahia peut la concurrencer pour son opulence.

Au milieu du XVIIIème siècle, Ouro Preto comptait 110 000 habitants (parmi lesquels beaucoup d’esclaves), New York 50 000 et Rio de Janeiro 20 000. C’est dire l’importance de la cité ― classée aujourd’hui au patrimoine de l’UNESCO.

Dans le cadre des déportations massives de tribus africaines vers le Brésil, la légende de Chico Rei mérite d’être connue, en particulier des jeunes.

Lorsque les sites produisirent moins d’or et que les taxes versées à la Couronne portugaise devinrent insupportables, des Mineiros, sous l’influence de la Révolution française, se soulevèrent et créèrent un mouvement de contestation l’« Inconfidencia mineira ». La rébellion fut étouffée, les meneurs mis au cachot et l’un d’eux, Tiradentes (l’arracheur de dents pour ses talents de dentiste) fut exécuté à Rio de Janeiro, sa tête exhibée dans Ouro Preto, sa maison détruite et le sol recouvert de sel pour que rien n’y repousse.

Le 21 avril, jour de son exécution, est devenu la fête nationale brésilienne.

Mais il reste de cette époque toutes ces « Repúblicas », des échopes, des restaurants, des lieux-dits, la plus révélatrice étant « La República dos Sonhos » (la République des Rêves).

Michèle

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2 commentaires

  •    Répondre

    Bonjour,
    Un très bel article.
    En fait mon nom est Lucas Sanchez. Je suis propriétaire de plusieurs blogs sur des thématiques de « Voyage, sport et bien-être, Vie pratique, sortie, découverte… »
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    Cordialement,
    Lucas

  •    Répondre

    Chers Michele et Patrice,

    Quel beau voyage je viens de faire ! Merci beaucoup. Cette ville au riche passé historique révèle également des trésors architecturaux, des couleurs gaies et se niche dans un très beau paysage.
    Les photos m’ont montré que vous êtes en forme et peut-être avez-vous trouvé une petite pépite d’or dans la visite de cette mine très intéressante sans doute.
    A bientôt pour vos autres découvertes ; bisous,

    Martine
    Gros ronrons de Syrma

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