Le Brasier


Poème en musique n’ayant pas fait l’objet d’un enregistrement sonore

À Paul-Napoléon Roinard

 

J’ai jeté dans ce noble feu
Que je transporte et que j’adore
De vives mains et même feu
Ce Passé ces têtes de morts
Flamme je fais ce que tu veux

Le galop soudain des étoiles
N’étant que ce qui deviendra
Se mêle au hennissement mâle
Des centaures dans leurs haras
Et des grand’plaintes végétales

Où sont ces têtes que j’avais
Où est le Dieu de ma jeunesse
L’amour est devenu mauvais
Qu’au brasier les flammes renaissent
Mon âme au soleil se dévêt

Dans la plaine ont poussé des flammes
Nos cœurs pendent aux citronniers
Les têtes coupées qui m’acclament
Et les astres qui ont saigné
Ne sont que des têtes de femmes

Le fleuve épinglé sur la ville
T’y fixe comme un vêtement
Partant à l’amphion docile
Tu subis tous les tons charmants
Qui rendent les pierres agiles

Alcools, 1913

El Brasero

Arrojé al noble fuego
Que transporto y adoro
Manos vivas y cráneos
De un pasado difunto
Yo te obedezco llama

La estampida de los astros
Que sólo es metamorfosis
Se mezcla al viril relincho
Del vivero de centauros
Y alaridos vegetales

Dónde están mis cabezas de antaño
Dónde el Dios de mi juventud
Se ha estropeado el amor que renazcan
Las llamas del brasero
Mi alma al sol se desviste

Crecieron llamas en los prados
Y nuestros corazones cuelgan de limoneros
Las cabezas cortadas que me aclaman
Los astros desangrados
No son sino cabezas de mujeres

El alfiler del río
Como un vestido a la ciudad te fija
Y a ese Anfión obediente
Tú asumes los colores
Que hacen ágil la piedra

Fuente : http://lyricstranslate.com
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